Le numérique : Catalyseur de paix ou source de tensions ?
- Soumaré Soulé
- 18 novembre 2024
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Le numérique, omniprésent dans notre quotidien, possède un potentiel transformateur pour la société. Ce potentiel est-il un catalyseur de paix ou une source de tensions ? La question a été au cœur d’une conférence organisée par l’Association pour la Promotion de la Santé des Jeunes (APSJ), le jeudi 29 août, au Centre culturel de Nouakchott, en célébration de la Journée internationale de la jeunesse.
Maimouna M. Salem, professeure de philosophie à l’Université de Nouakchott, Tabara M’Bodj, présidente d’ONG, Abdellah Sarr, imam de mosquée, et Dahaba D. Diagana, expert en TIC, ont tenté de répondre à cette question complexe.
Une utilisation responsable : clé de la paix
Maimouna M. Salem, professeure de philosophie à l’Université de Nouakchott, a souligné que le numérique peut devenir un puissant levier pour la paix lorsqu’il est utilisé de manière responsable et consciente. Elle a insisté sur l’importance de promouvoir une culture numérique chez les jeunes Mauritaniens à travers la formation et la sensibilisation à une utilisation éthique des technologies numériques.
« Une telle éducation peut transformer cet outil en un véritable vecteur de paix et de cohésion sociale »,a-t-elle affirmé.
Optimiser les bénéfices
Dahaba D. Diagana, dirigeant d’incubateur et expert en TIC, a présenté le numérique comme un outil polyvalent pour la paix. Il a encouragé les jeunes à s’inspirer des initiatives telles que ‘Hat for Peace’, développée en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), pour sensibiliser le public à une utilisation appropriée des technologies numériques.
« Pour anticiper et éviter les effets négatifs du numérique, il est crucial d’adopter une approche proactive en matière de formation, » a-t-il souligné.
Risques et défis
Tabara M’Bodj, présidente de l’ONG Aide et Insertion Sociale des Enfants de la Rue (AISER), a mis en garde contre les dangers associés à l’utilisation du numérique, tels que la diffusion de discours haineux et la pression sociale, qui peuvent exacerber les tensions et menacer la cohésion sociale
« Des cas tragiques de suicides ont été rapportés après que des individus aient vu leur vie exposée sur les réseaux sociaux, » a-t-elle révélé.
Tabara a plaidé pour une gestion rigoureuse des contenus nuisibles en ligne et soutenu les initiatives de modération de réseaux sociaux comme celle de Facebook.
Valeurs sociales et perspective culturelle
Abdellah Sarr, imam de la mosquée Elkhayr à Nouakchott et secrétaire général de l’Association Mains de la Fraternité, a abordé le numérique sous l’angle des valeurs islamiques.
Il a appelé à une lutte active en ligne contre l’extrémisme et la radicalisation des jeunes.
L’imam Sarr a également souligné que le numérique peut jouer un rôle crucial dans le renforcement des arts, tels que le théâtre, pour changer les mentalités et promouvoir la paix, tout en soutenant les pratiques comme le mariage mixte pour favoriser la cohésion sociale.
Préoccupations du public
Les réactions du public ont révélé des préoccupations telles que l’accès des jeunes à des contenus numériques non régulés et la propagation de fausses informations.
Thierno Diallo, journaliste assistant à la conférence, a souligné ces enjeux, appelant à une vigilance accrue et à une éducation continue pour préserver la paix sociale et éviter les manipulations néfastes.
Pour les conférenciers comme pour le public, le défi reste de maximiser les avantages du numérique tout en atténuant ses dangers potentiels.
